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Module 5 – Suis-je en capacité de résoudre des problèmes?

Unité 4 : Comment développer des compétences en matière de résolution de problèmes?
Exercices

Étude de cas & questions

Julie Abbadie, 33 ans, est éducatrice spécialisée et chef d’exploitation agricole, issue d’une famille basque d’agriculteurs sur plusieurs générations. L’idée de lancer un projet de revitalisation de la ferme familiale de Hasparren, germait dans la tête de Julie depuis plusieurs années. Elle a créé une association appelée “La Ferme d’Uhaldia”, du nom de l’ancienne maison de métayers de la ferme. Son objectif est d’offrir un soutien socioprofessionnel à des adultes en situation précaire et éloignés du marché de l’emploi, grâce à une activité de maraîchage biologique en circuit court.

Julie a identifié deux défis : le Pays basque importe 80 % de ses fruits et légumes. Malgré une identité forte et une agriculture bien implantée et dynamique dans la région, le besoin en fruits et légumes existe et les maraîchers ne parviennent pas à couvrir la demande. Elle a également remarqué que les structures qui soutiennent les personnes exclues du marché de l’emploi sont principalement situées sur la côte basque et pas tellement dans les zones intérieures du pays comme le village d’Hasparren. Le potentiel particulier de son idée de projet résidait dans le fait de pouvoir utiliser les terres agricoles de sa famille qui sont restées inexploitées pendant un certain temps.

Au début, Julie a cherché conseils et orientation autour d’elle. Elle a progressivement rencontré de plus en plus d’interlocuteurs, jusqu’à bénéficier parfois de conseils contraires. La plupart des professionnels qu’elle a rencontrés l’ont encouragée, mais certains lui ont aussi dit que ce qu’elle voulait mettre en place ne fonctionnerait pas, qu’elle devrait penser à autre chose. C’est alors que Julie a commencé à se rendre compte que son idée de projet était soit trop peu connue dans sa région, soit vraiment irréalisable.

En analysant cette situation, elle a décidé d’élargir le cercle des personnes compétentes pour trouver des réponses concrètes à ses questions, avant tout bien sûr aux questions administratives, financières et juridiques. Elle a décidé de se tourner uniquement vers des professionnels ayant l’expérience du type de projet qu’elle souhaitait mettre en place. Ensuite, elle a décidé de rechercher sur le web des projets similaires dans d’autres régions françaises afin d’apprendre de ces expériences. Elle a contacté les personnes à l’initiative de ces projets, a visité leurs structures respectives et les a interrogées sur les actions qu’elles avaient menées, les difficultés qu’elles avaient rencontrées, les délais qu’elles avaient dû respecter, …

Ces démarches l’ont aidée à prendre les bonnes décisions. Elle a fondé une association et a décidé de créer sa structure sous la forme d’un atelier et chantier d’insertion professionnelle (ACI) à raison de 26 heures par semaine, heures de soutien comprises. Il existe maintenant un comité de pilotage composé de partenaires de l’Etat et d’autres bailleurs de fonds (région, agence pour l’emploi, agence de services d’entrepreneuriat social, …). Le réseau Cocagne (réseau associatif de fermes biologiques d’insertion) l’a beaucoup aidée à régler la question du foncier, car elle est propriétaire des terres agricoles et a donc dû faire un bail agricole, de façon à ce que son association puisse louer les terres. Elle est maintenant en train de faire les démarches pour obtenir l’agrément légal. En parallèle, elle a aussi organisé une collecte de fonds auprès du grand public qui a été un gros succès, et elle recherche désormais des subventions auprès de fondations privées, ce qui constitue un nouveau défi pour elle.

Julie ne s’est pas éloignée de son projet initial, même si elle a dû et doit encore faire face à de nombreux défis. Elle s’est fixée une ligne directrice avec un calendrier, tel un fil rouge qu’elle a suivi tout au long de son projet, tout en respectant les délais administratifs et en étant consciente du temps nécessaire à la réalisation de la paperasse.

Après avoir lu l’étude de cas de Julie,

  • Veuillez répondre aux questions suivantes :
    • Quels sont les questions-défis ou les besoins qu’elle a identifiés lors du développement de son idée ?
    • Quels sont les défis que Julie a dû relever lorsqu’elle a commencé à analyser le potentiel et la faisabilité de son idée de projet ?
    • Pouvez-vous décrire en quoi Julie est une personne qui résout les problèmes de manière proactive ?
  • Analyser l’idée de projet de Julie à la lumière de l’outil PPCO.
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