Module 4
Unité 2. Les compétences pour un discours puissant
Sous-unité 4 : Techniques de réponse en direct
La préparation et la présentation d’un discours ou d’une présentation constituent un véritable défi. Il y a de nombreuses questions à se poser pour obtenir les meilleurs résultats possibles. Mais, comme vous le savez peut-être déjà, le vrai succès découle de la capacité du communicant à donner en direct la meilleure réponse à toute personne qui pose des questions, fait des commentaires ou s’oppose.
A) LA MOTIVATION DE L’AUDITEUR
L’orateur doit faire en sorte que l’auditeur se sente comme le protagoniste de la scène. Plus ou moins implicitement, l’auditeur doit participer. Les motivations de l’auditeur sont les liens qui encouragent la participation.
Quelles motivations un auditeur peut-il avoir ?
– Apprendre / se former. Cherche à acquérir ou à développer des connaissances.
– Se distraire. Il cherche à se faire plaisir ou à se distraire avec le discours.
– Lever un doute. Cherche à avoir une réponse sur un aspect spécifique.
– Avoir une réponse à un besoin. Il cherche à trouver une solution à un problème plus ou moins pertinent.
En fonction de chaque motivation, par exemple, le langage d’un discours est structuré et plus ou moins technique, ou bien des exemples sont donnés. Dans tous les cas, il ne faut pas oublier que l’auditeur est une personne qui cherche à acquérir des connaissances de préférence, de manière agréable, curieuse et pratique. Par conséquent, il est toujours recommandé d’intégrer des récits d’histoires ou de cas réels, des expériences curieuses, les dernières découvertes et des informations nouvelles et actualisées.
B) LE FEEDBACK
Dans la communication, le terme « feedback » fait référence retours envoyés à quelqu’un sur ce qu’il a dit ou fait. Le feedback est donc une information liée à la façon de faire ou au comportement de l’autre.
Dans un discours ou une présentation, l’orateur donne et reçoit des commentaires de différentes manières. Par des mots, des gestes, des postures ou des silences, nous pouvons donner et recevoir des commentaires.
Tout d’abord, avant de de donner un feedback, vous devez vous poser certaines questions :
– Qu’est-ce que je veux que l’autre personne comprenne ?
– Comment saurai-je qu’elle a compris ?
– Quel état émotionnel est-ce que je souhaite produire avec mes commentaires ?
Un bon feedback doit être fait de manière être généreuse, authentique et spécifique; IL FAUT TOUJOURS SE CONCENTRER SUR LES FAITS ET NON SUR LES INTERPRETATIONS
Dans cette vidéo, vous verrez plus en détail ce qui est et ce qui n’est pas du feedback. https://www.youtube.com/watch?v=o5m2xwVMMYI Qu’est-ce que le feedback et ce qui n’est pas
Voici quelques idées qui peuvent vous aider à faire de meilleurs retours:
– Adoptez une attitude encourageante en utilisant des mots et des phrases courtes qui montrent votre attention. Exemples : “Je comprends, je comprends ce que vous dites, bien sûr …”. Bien entendu, il est essentiel de montrer de l’intérêt pour l’intervention de la personne.
– Reformulez le message ou la question de l’orateur en utilisant vos propres mots. Cette technique nous permet de nous assurer que le reste du public écoute la question, de confirmer si nous avons bien compris le message, de le clarifier et de nous donner le temps de réfléchir et de donner la réponse appropriée. De plus, cela nous aide à atténuer ou à supprimer la charge négative de certains mots.
– Élargissez le champ d’information en demandant à l’émetteur de développer ou de clarifier votre message. Vous cherchez à obtenir plus de détails sur une partie spécifique de votre discours.
– Gardez le silence. La technique du silence est de garder le silence lorsque nous sommes censés parler après l’intervention de notre interlocuteur. C’est un silence que nous provoquons consciemment pour que l’orateur continue de raconter ses expériences. Quelle que soit la formule utilisée pour donner un feedback, vous devez toujours écouter attentivement et sans interrompre. Si nécessaire, vous pouvez prendre des notes et prendre quelques secondes pour réfléchir afin de répondre sans hâte, avec précision et clarté.
https://www.youtube.com/watch?v=ff6HTj4FYQs Comment donner un feedback efficace ? Dans cette vidéo, vous trouverez des éléments de base sur la manière de donner correctement un feedback.
C) L’AFFIRMATION
L’affirmation de soi est la capacité d’exprimer nos souhaits et nos droits d’une manière agréable, franche, ouverte, directe et appropriée, en réussissant à dire ce que nous voulons sans menacer les autres.
On peut dire que le style affirmé est un point médian et équilibré entre le style passif et agressif.
Le style de communication assertif implique :
– De la fermeté lorsqu’il s’agit de s’exprimer (sans être passif ou agressif).
– Donner de la clarté du message (les détours n’aident pas).
– Éviter les attaques personnelles et les reproches (ils créent de la distance avec l’interlocuteur).
– Communiquer en utilisant l’empathie : se mettre à la place de l’autre et faire en sorte que l’autre se mette à notre place.
Dans ce lien, vous apprendrez à vous affirmer davantage. https://www.youtube.com/watch?v=930gSO6DFA4
Comment s’affirmer ?
Il existe plusieurs techniques d’affirmation qui peuvent vous aider à donner des réponses rapides et efficaces. Certaines d’entre elles sont :
Le sandwich : Visualisez un sandwich. Il a une première couche de pain moelleux. Dans cette technique, cela correspond à une phrase aimable qui fait preuve d’empathie avec l’autre personne (“Je comprends ce que vous dites …”, “Je trouve votre opinion très intéressante”, etc.). Dans la deuxième couche du sandwich se trouve l’ingrédient principal ou un mélange d’ingrédients. Dans la technique assertive, cela correspond à la partie dans laquelle nous exprimons notre désaccord, etc. Ainsi, nous argumentons respectueusement mais fermement notre opinion (“Les données recueillies dans les dernières enquêtes soutiennent la thèse sur laquelle je commente », etc. La dernière partie du sandwich est encore une couche de pain moelleux. Dans la technique du sandwich correspond à la clôture le commentaire assertif essayant d’amener une note positive, de l’ouverture et de l’empathie (“En fin de compte, ces sujets nous intéressent tellement qu’ils deviennent incontrôlables… », “En tout cas, j’apprécie vraiment votre intervention car tout s’apprend …”).
Une autre technique assertive utile peut être la question affirmative. Il s’agit de poser une question à la personne qui fait un reproche ou une critique. Quelle proposition fait-elle pour que formuliez-mieux les choses ? ou des questions similaires. Écoutez les réponses et, si elles vous conviennent, vous pouvez mettre en œuvre l’alternative suggérée.
D) LES TYPES D’AUDITEURS
Il y a des personnes très différentes dans les publics auprès desquels vous pouvez être amené à faire une présentation. Afin de mieux préparer notre discours et d’anticiper des questions ou des situations plus ou moins confortables, nous devons prendre en compte ces sept types d’auditeurs.
- Les auditeurs « Agités » : personnes qui cherchent constamment à faire quelque chose et qui en ont besoin. Le fait de s’asseoir et d’écouter l’intervention peut parfois susciter des inquiétudes. On les appelle des personnes « multitâches » et pour les connecter et les accrocher à la présentation, il est conseillé d’attirer leur attention par de courtes phrases ou des questions qui nécessitent une réponse ou une réflexion nécessitant des réponses rapides et immédiates. Par exemple “Dois-je acheter ou non ce produit ?”
- Les auditeurs “débranchés”. Ils préfèrent savoir ce qui va être dit avant d’écouter. Ils se concentrent davantage sur votre opinion ou votre perception que sur celle du présentateur. Pour attirer leur attention, vous devez également poser des questions rapides et rechercher une interaction avec eux. De plus, si vous faites une présentation agile, ce sera plus attrayant.
- Les auditeurs “Switch”. Ils n’ont pas l’air d’écouter. Ils ont tendance à interrompre. Quand ils le font, il vaut mieux les laisser parler sans les interrompre puis reprendre en utilisant une expression telle que “Comme je le disais …”. De cette manière, vous interrompez de manière subtile.
- Les auditeurs “apathiques”. Cela donne l’impression qu’ils sont démotivés et ennuyés par le discours. Avec ce type d’auditeur, il est recommandé « d’injecter » de l’énergie en les impliquant et en leur donnant un certain rôle.
- Les auditeurs “combatifs”. Avec ce type d’auditeur, il est très probable qu’il y ait un désaccord. Ils sont prêts à être en désaccord, à blâmer ou à souligner les erreurs. Dans ce cas, la meilleure option est de répondre de manière affirmée, c’est-à-dire d’exprimer votre opinion fermement et sans offenser.
- Les auditeurs « Analystes ». Tout ce que vous direz sera analysé. Ils sont considérés comme de bons auditeurs et avec une grande capacité à proposer des solutions, donc à plusieurs reprises, ils auront tendance à conseiller l’orateur ou le reste du public.
- Les auditeurs « engagés ». Ils sont empathiques et dotés de grandes capacités d’écoute. Ils cherchent à tirer le meilleur parti du discours. Leur implication contribue à motiver l’orateur à continuer à partager des idées et à créer une bonne ambiance.
E) COMMENT REMPORTER L’ADHÉSION DU PUBLIC
Le défi est que le public ne reparte pas dans le même état que celui dans lequel il est entré. Votre intervention doit générer du changement. Aussi petit soit-il, un changement doit avoir lieu ; un changement d’opinion, un changement d’état émotionnel, un questionnement, un nouveau but ou une nouvelle envie. Un bon orateur génère du changement à travers son discours.
En ce qui concerne la présentation, il faut éviter les échecs dans la préparation (improvisation excessive ou mauvaise préparation), les échecs dans l’explication (simplicité ou complexité excessive, réaction excessive ou manque de clarté), les échecs dans l’argumentation (démagogie, exagération ou abus de ressources oratoires), les échecs de prononciation, les erreurs dans l’utilisation du langage, des échecs en lien avec la mémoire (monotonie, répétition, abus ou manque d’humour, manque d’empathie ou incapacité à créer une bonne ambiance) et les échecs personnels dus à l’égocentrisme ou à une attitude agressive.
En plus d’éviter ces échecs, il est également important de «gagner» le public par des exemples, des anecdotes et des expériences personnelles aussi pertinentes qu’agréables. Le public apprécie l’implication qui peut être perçue lorsqu’une personne parle d’elle-même et se met à nu devant les autres. C’est toujours un point en sa faveur. D’un autre côté, il existe un certain nombre de phrases ou de mots puissants qui ont donné du pouvoir à de nombreux orateurs.
« J’ai un rêve » ou « Je peux promettre et je promet s» en sont des exemples. Avec un peu de créativité, chaque discours mérite d’être vendu au public. Pour ce faire, il ne suffit pas de préparer et de présenter un contenu adaptét ; il faut aller vers l’autre. Enfin, vous devez vous rappeler que vous ne gagnez que si vous croyez en ce que vous dites. Par conséquent, chaque mot de votre discours doit être le vôtre.
F) LA CONFIANCE EN SOI
Comme dans tout autre domaine, une personne sera un meilleur communicant en se formant, en apprenant et en pratiquant. Tout ce que nous faisons chaque jour à un moment donné a eu sa première fois et nous avons également pu ressentir un manque de confiance. Comment y remédier ? En nous connaissant, en nous acceptant, en apprenant et en pratiquant. Telle est la formule.
L’affirmation de soi et renforcer la crédibilité sont des éléments essentiels.
Tout le monde a quelque chose à dire ; nous avons tous quelque chose à enseigner et nous méritons tous d’être entendus. De ce point de vue, vous n’avez aucune excuse de penser que vous ne pouvez pas le faire.
A partir de là, il est important de prêter attention à une série d’éléments :
– Croire en ce qui est dit est essentiel pour renforcer l’idée que la que vous apportez de la valeur et de la connaissance.
“Croire est la racine et la fibre de l’enthousiasme, c’est le chemin assuré vers le succès, la base qui doit façonner la vie des hommes pour qu’ils puissent passer de la grisaille et de l’ennui à une aventure passionnante pour atteindre leurs objectifs.”
– Se détendre avant l’intervention permet la maîtrise de soi et un sentiment d’efficacité personnelle.
– Se focaliser sur l’objectif aide à concentrer l’énergie sur ce qui est vraiment important. Réunir toutes les compétences et connaissances disponibles en faveur de l’objectif permet d’avoir confiance en soi.
– Tirer parti des feedback positifs pour développer une image de soi positive renforce la confiance en soi. Les personnes ont davantage confiance en elles si elles perçoivent de la confiance dans leur environnement.
– Tout est une question de perception. Savoir choisir l’image la plus utile et la plus constructive de nous-mêmes et du défi à surmonter génère de la confiance en nos propres capacités.
https://www.youtube.com/watch?v=lhr9G8noUsE Dans cette vidéo, vous trouverez quelques conseils pour gagner plus de confiance en vous lorsque vous vous exprimez en public.
G) POURQUOI LA PRÉSENTATION POWERPOINT EST-ELLE ENNUYEUSE ?
Cela peut paraître incroyable, mais un chercheur australien nommé John Sweller (Université de la Nouvelle-Galles du Sud) a exposé la théorie de la charge cognitive. Cette théorie affirme que le cerveau ne peut pas absorber les informations si elles sont transmises simultanément de deux manières. Ainsi, le Power Point interpelle le cerveau des personnes en diffusant des informations orales et écrites en même temps. La saturation cérébrale est telle que, selon ce chercheur, le Power Point provoque le sommeil.
D’autres chercheurs comme Edward Tufte confirment que ce type de présentation affaiblit le raisonnement verbal et spatial.
Au-delà de ces enquêtes, il convient de se demander si le Power Point est ennuyeux ou non. Ce n’est peut-être pas le cas, car de par sa nature même, il ne peut pas l’être. Il s’agit simplement d’un outil complémentaire ou d’une ressource secondaire pour une présentation ou un discours.
Comment le Power Point a-t-il été utilisé ? En a-t-il été fait un usage abusif ? C’est possible.
De nombreux orateurs se sont «cachés» derrière diverses diapositives en quête de soutien, de sécurité et pour se sentir en confiance. Le fait est qu’un ensemble de diapositives n’a pas la capacité de générer de la crédibilité et ne peut en aucun cas remplacer un bon orateur.
https://www.youtube.com/watch?v=wGBjzLWIzdk Dans cette vidéo, vous trouverez quatre raisons scientifiques qui confirment que Power Point est ennuyeux.
Il est donc nécessaire de revenir à l’essence même d’une bonne communication ; une communication qui tourne autour des personnes et de leurs compétences en matière de communication. Le discours peut et doit être soutenu par toute ressource extérieure qui favorise sa visualisation, mais il ne doit jamais jouer le rôle principal dans une présentation.
Vous n’êtes pas obligé de proposer une longue liste de diapositives chargées de contenu pour répondre aux attentes du public. Cette fonction est déjà remplie par les livres et les sources bibliographiques.
Le défi de la communication repose sur la capacité à concrétiser des idées essentielles de manière agréable, à faire le lien entre elles, et enfin, apporter une solution utile au public.
Utiliser ou non le Power Point est un choix. Il est possible de réduire le nombre de diapositives exposées ou de les remplacer par un autre matériel visuel.
Choisissez d’être un orateur amusant et évitez ce qui arrive à cette personne https://www.youtube.com/watch?v=69JZD60eR6s